Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du lundi 16 avril 2018 à 17h00
Déclaration du gouvernement sur l'intervention des forcées armées françaises en syrie et débat sur cette déclaration.

Edouard Philippe, Premier ministre :

Permettez-moi, monsieur le président, de remercier, au nom du Gouvernement, tous ceux qui ont participé à ce débat, en particulier ceux qui ont pris la parole en leur nom ou en leur qualité de présidente ou vice-présidente de commission, et de président ou présidente de groupe parlementaire. Je voudrais souligner la qualité et l'importance d'un débat comme celui que nous sommes en train de conduire. Cela a été dit à plusieurs reprises, un tel débat fait l'honneur des démocraties. Cela n'est pas une formule. Il n'y a, en effet, que dans les démocraties, exclusivement, que des représentants du peuple et le chef du Gouvernement peuvent débattre et discuter, accepter d'entendre les désaccords, même si c'est parfois avec agacement. Assumer ces désaccords, c'est l'honneur des démocraties.

Ce débat a été public ; il ne relève pas d'un entre-soi. Il a été libre – évidemment – et complet. Les expressions contradictoires sont respectables, d'abord parce que le sujet est d'une redoutable complexité et les enjeux d'une importance considérable, mais aussi parce que le consensus sur les mesures décidées par le Président de la République n'est pas un objectif en soi. On ne peut pas envisager de conduire un pays et d'entretenir des relations internationales avec pour seule boussole l'idée d'un consensus absolu. On doit veiller à la marche du pays en ayant conscience de ses intérêts et de l'idée que l'on se fait de la République française. Cette idée n'est pas forcément consensuelle, mais ce n'est pas grave ; nous pouvons l'assumer. C'est, encore une fois, l'honneur des démocraties que de le permettre.

Monsieur le président Jacob, vous avez formulé des critiques fondées sur deux précédents et une inconnue. Vous avez, tout d'abord, évoqué la question du débat préalable. Vous le savez, l'organisation du débat prévue à l'article 35, alinéa 2, de la Constitution, résulte d'une modification apportée en 2008. Pourquoi la Constitution prévoit-elle une information du Parlement – et non pas forcément un débat – dans les trois jours qui suivent l'intervention des forces armées ? Parce qu'il n'a pas échappé au rédacteur de la Constitution que, dans une opération militaire, l'effet de surprise n'était pas négligeable et pouvait avoir un intérêt.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.