Où le système est-il renforcé si les blocages conduisent à ne rien faire et à accepter tacitement la plus terrible violation des interdictions en matière d'utilisation d'armes du droit international ?
Vous avez évoqué l'initiative française prise en 2013 sur le droit de veto. Cette initiative visait à intervenir dans deux cas seulement : le blocage avéré du Conseil de sécurité et la violation massive du droit humanitaire. La France n'a pas changé de position. Elle continue de soutenir cette initiative, dont chacun comprendra que les termes ne peuvent être envisagés que si l'ensemble des détenteurs du droit de veto s'accordent en la matière.
Vous avez également soulevé la question de la sollicitation des alliés européens. Disons-le aussi clairement que l'a fait Mme la vice-présidente de la commission de la défense et des forces armées, les capacités de conception, de planification, de coordination et d'exécution de la mission démontrées par les forces françaises sont uniques en Europe occidentale. Bien entendu, nous devons nous engager toujours plus avant dans une logique de coopération forte avec nos partenaires européens. Ne nions cependant pas l'évidence : à l'instant où nous parlons, cette action pouvait être menée par la France, conjointement avec le Royaume-Uni et les États-Unis, mais il était peu envisageable qu'elle le fût avec d'autres pays.
L'Union européenne a apporté, ce matin, un soutien très large à l'initiative franco-britannique. L'Allemagne aussi a formulé son soutien, vous le savez.