Nous considérons, bien entendu, qu'un travail toujours plus rapproché avec nos partenaires européens est indispensable en matière de défense.
Monsieur le président Mélenchon, vous avez évoqué le risque d'escalade, suivant un raisonnement marqué, à mon sens, par une forme de paradoxe. D'un côté, vous pourfendez le risque de l'escalade, quand vous semblez critiquer, de l'autre, le fait que nous ayons pris les mesures nécessaires pour éviter précisément cette escalade…
Nous avons adressé un message clair aux autorités syriennes et à leurs alliés. Ce message n'a pas été formulé par un quelconque suivisme d'une grande puissance alliée ; il a été formulé dès le mois de juillet 2017, avec l'annonce d'une ligne rouge – idée que l'on peut parfaitement critiquer – faite en présence même du président de la Fédération de Russie. Nous avons tenu notre position, en portant une extrême attention au respect d'une certaine forme de prévisibilité et des codes qui prévalent en la matière. Car nous voulions, monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, frapper des installations exclusivement chimiques et exclusivement syriennes. Il était important que chacun sache qu'une fois la ligne rouge franchie, nous agirions ainsi, et seulement ainsi. Ce message n'est motivé ni par la conquête territoriale ni par l'intérêt économique, mais par la simple volonté de dire haut et fort que l'usage répété de l'arme chimique n'est pas envisageable pour un État ou pour des autorités. Voilà le message que nous avons voulu faire passer, et il me semble correspondre, d'une certaine façon, monsieur le président, à la vocation universelle que vous défendez parfois.