Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, l'histoire que je vais vous conter est celle de l'ophtalmologiste devenu aveugle aux aspirations et aux souffrances de son peuple.
En 2001, le Président Jacques Chirac élevait Bachar el-Assad au rang de Grand-Croix de la Légion d'honneur, en prononçant ces mots : « La Syrie est une terre d'avenir, forte d'un peuple jeune. Et c'est pour répondre aux aspirations de cette jeunesse que vous souhaitez engager votre pays dans un processus de modernisation et d'ouverture ».
Après les lueurs du « printemps de Damas » et l'essor du pays, le médecin est aveuglé par la lumière des « printemps arabes ». Il s'enfonce dans une erreur de diagnostic et s'obstine à appliquer de mauvais traitements.
Sous la chape de plomb de la répression, sous les bombardements aveugles et sous un nuage de gaz sarin, il noircit le destin de son pays. En outre, il trahit la confiance de la France et ternit l'éclat de la Légion d'honneur.
Le Président de la République, en 2001, avertissait qu'il réprouvait « le cycle délétère des affrontements et des représailles qui ne peut qu'élever dans les coeurs un mur d'incompréhension et de haine ».
En conséquence, dix-sept ans plus tard, le Président de la République Emmanuel Macron décide d'engager la procédure de retrait de cette distinction.
Monsieur le ministre, quelle est à vos yeux la portée de cette décision de retrait dans le concert des Nations ?