Monsieur le député, la guerre déchire le Yémen depuis trois ans et demi, vous l'avez rappelé, et ce conflit est aujourd'hui dans l'impasse, ce qui entraîne une crise majeure, crise humanitaire, sanitaire, alimentaire. La situation des civils est absolument dramatique, vous l'avez indiqué avec beaucoup d'exactitude.
Deux principes du droit des conflits armés s'imposent à la communauté internationale : la protection des civils et le libre accès à l'aide humanitaire. Ces principes ne sont pas optionnels, mais s'imposent à tous : à la coalition arabe, à l'Arabie saoudite, mais aussi aux Houthis, et donc à l'Iran, qui les aide par des livraisons d'armements.
C'est sur ces bases que nous discutons avec les autorités de la coalition en particulier. On note des progrès, puisque la coalition a décidé de mobiliser 1,5 milliard de dollars pour favoriser l'aide humanitaire, mais ce n'est pas suffisant : il faut aussi lever les restrictions sur l'accès à l'aide humanitaire dans les ports, en particulier celui d'Hodeida, et dans les aéroports, notamment celui de Sanaa.
C'est ce que le Président de la République a indiqué au prince héritier lorsque celui-ci est venu à Paris la semaine dernière ; c'est ce que j'ai dit moi-même aux plus hautes autorités de l'Iran, lorsque je m'y suis rendu le mois dernier.
C'est pourquoi se tiendra avant l'été une conférence internationale sur l'aide humanitaire visant à mobiliser l'ensemble des acteurs sur ce sujet. Mais la vraie réponse ne peut être que politique, sous le mandat et la responsabilité des Nations unies. La nomination récente de M. Griffiths pour essayer de faire avancer une solution politique est une bonne chose, car il ne peut y avoir de gagnant dans cette crise épouvantable dont vous avez rappelé les aspects essentiels.