Merci, madame la présidente. Messieurs les ministres, vous êtes devant une grande falaise, que vous avez décidé, et il faut vous en savoir gré, de gravir, peu à peu, difficilement, mais courageusement.
L'état des lieux est alarmant. Les prélèvements obligatoires dans notre pays étaient, en 2008, de 4,4 points supérieurs à la moyenne de l'Union européenne ; en 2016, ils l'étaient de 6,2 points. C'est beaucoup ! En 2016, les dépenses publiques représentaient en France 56 % du PIB, contre 48 % en moyenne dans la zone euro. Or ces dépenses ne sont pas efficaces. Certes, en matière de défense – où nous dépensons 0,6 point de PIB de plus que les autres – et de famille – 0,7 point de plus – l'écart est justifié, car nous assumons des responsabilités militaires particulières et menons une politique familiale qui a été jusqu'à présent couronnée de succès, même s'il faut la renforcer. Mais en matière de chômage, nous dépensons 0,4 point de plus que la moyenne de la zone euro, tout en restant très mauvais ; en matière de logement, 1,1 point de plus, tout en gardant des millions de mal-logés ; en matière d'enseignement, 0,8 point de plus, tout en combinant des résultats scolaires médiocres et des enseignants mal payés.