Ensuite, parce que nous mesurons l'étendue des résistances que vous devez surmonter, et que nous voyons bien que rien n'est plus difficile que de s'attaquer aux vraies sources du laxisme budgétaire, du déficit des comptes publics, de la marche à l'endettement, et qu'il est nécessaire de faire bloc autour du Président que les Français ont élu et du Gouvernement qu'il a constitué pour conduire le redressement.
Nous sommes toutefois convaincus, comme vous sans doute, que ce ne sont ni des dispositions techniques ni des raisonnements macroéconomiques qui vous permettront, qui nous permettront de gagner la partie. Le mal-être de nos finances publiques est le reflet de celui de la société française. Jamais cette société n'a été aussi fragmentée, divisée, déboussolée, en proie à l'incertitude et au ressentiment, que ces dernières années. Dernières années, pas dernières semaines ! Nous sentons que le rétablissement durable de nos comptes publics passe par l'invention d'un nouveau pacte de solidarité entre les Français de toutes origines et de toutes générations.
Le baron Louis adjurait les gouvernants de son époque de faire de la bonne politique pour faire de bonnes finances. La bonne politique d'aujourd'hui n'est assurément pas celle que celui que Chateaubriand appelait l'abbé Louis proposait en son temps, mais le conseil est bon : vous ne réussirez l'assainissement de nos finances que si vous donnez à voir au pays un modèle social rénové, un service public qui rende service, un horizon de vie commune qui soit intelligible et choisi par tous.
Les Français sont lucides et conscients des enjeux ; c'est pourquoi ils font confiance au Président de la République bien davantage qu'à ses prédécesseurs.