Intervention de Catherine Perret

Réunion du mercredi 5 juillet 2017 à 9h30
Commission des affaires sociales

Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT :

Comme je l'ai déjà indiqué, nous avons préparé un dossier complet, madame la présidente, que vous pourrez transmettre à l'ensemble des membres de la commission.

Commençons par la méthode de concertation et rectifions certaines informations fausses. Il importe de préciser que les quarante-huit heures de discussion tout au long de l'été sont à diviser entre cinq organisations représentatives des salariés et trois organisations patronales, ce qui revient à six heures par organisation. Autrement dit, chacune ne disposera que d'une heure par semaine. On ne peut pas appeler ça un dialogue social de qualité. Six heures seulement pour balayer l'intégralité du droit du travail : ce n'est pas sérieux ! C'est même pire que les conférences sociales du précédent quinquennat qui octroyaient une heure et demie à quarante participants pour travailler sur un élément de réforme de l'emploi ou de la formation professionnelle.

Plusieurs questions ont porté sur le bilan à établir. Je prendrai quelques exemples, du plus récent au plus ancien.

Commençons par la loi « travail » du 8 août 2016. À Bobigny, principal tribunal prud'homal d'Ile-de-France, on constate, depuis la réforme de la justice prud'homale à laquelle elle a procédé, que le nombre des dossiers déposés par les salariés licenciés sans cause réelle et sérieuse a diminué de 30 %. L'accès au droit des salariés a été complexifié. Avant de procéder à la barémisation des dommages et intérêts, il me semble important de réfléchir à cette évolution.

Autre exemple : la fusion des institutions représentant le personnel. Depuis la loi Rebsamen, seulement vingt accords ont été signés. Est-il si urgent d'aller plus loin dans les changements ?

Quant aux accords de compétitivité, treize seulement ont été signés depuis la loi du 14 juin 2013.

Enfin, il y a eu seulement deux référendums d'entreprise et ils ont échoué tous les deux. Ils n'ont fait que créer de la division à l'intérieur des entreprises. Les organisations syndicales sont maintenant appelées à la rescousse pour rétablir un dialogue social propice à la bonne marche de l'entreprise.

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