Je ne suis pas un spécialiste du droit à la CRIIRAD, mais quand j'ai découvert cette décision de l'ASN à propos de l'EPR, j'ai effectivement été très choqué. Je pense qu'à différentes étapes, l'ASN avait la possibilité d'arrêter la machine, ce qui aurait évité la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. Elle n'a pas saisi toutes les perches qui lui ont été tendues en cours de route.
L'ASN est censée faire appliquer la loi. Or elle ne l'a pas fait : elle n'est pas intervenue. Pour moi, c'est un cas grave. Heureusement qu'il n'y en a pas eu beaucoup.
Après, je ne sais pas ce qui s'est dit dans les couloirs, au cours de discussions entre les exploitants et l'ASN. Nous ne disposons que de brefs comptes rendus. Comment tout cela s'est-il négocié ? Reste que le gendarme a failli à son rôle fondamental à plusieurs étapes, et qu'aujourd'hui nous sommes « coincés ». La cuve est montée et nous en sommes réduits à nous raccrocher aux branches et à demander à l'exploitant de nous prouver que tout cela n'est pas trop préoccupant et que l'on pourra tout de même faire tourner ce réacteur. C'est grave d'en arriver là.