Intervention de Natalia Pouzyreff

Réunion du jeudi 5 avril 2018 à 10h30
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNatalia Pouzyreff :

Contrairement au projet finlandais, qui prévoit une fermeture du site et donc un enfouissement des déchets pour l'éternité, le projet Cigéo prévoit une réversibilité pendant 150 ans. Vous dites, monsieur Desbordes, qu'il est trop tôt pour prendre une décision. Mais reprenons la chronologie. En 1991, la loi Bataille a prévu une phase de recherche de quinze années durant laquelle trois hypothèses devaient être étudiées : l'enfouissement de longue durée, la séparation-transmutation et le stockage en couche géologique profonde. On estime aujourd'hui, au terme de ces longues années de recherche, que l'on peut opter pour le stockage en couche géologique profonde, tout en prévoyant une durée d'exploitation de 150 ans, précisément pour laisser aux générations futures la possibilité de revenir sur ce choix. Je ne comprends donc pas pourquoi vous affirmez que ce stockage sera irréversible.

J'ajoute que, lorsque la déclaration d'intérêt public, qui fera l'objet d'un débat citoyen, aura été acceptée, on entrera dans une phase pilote qui s'étendra de 2025 à 2035. On ne peut donc pas dire que l'on se précipite et que l'on ne pense pas aux générations futures. Au contraire, il me semble que nous assumons nos responsabilités vis-à-vis de ces générations futures en ne laissant pas les déchets en surface, dans une situation un peu plus précaire, et en nous préoccupant de l'avenir à 100 ou 150 ans.

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