Je vous remercie, monsieur Dallard, d'avoir partagé avec nous la vision globale et positive que vous avez de ce projet.
La réalisation du projet du Grand Paris Express présente un caractère essentiel pour le développement du territoire francilien et pour l'amélioration de la mobilité quotidienne des Franciliens. C'est un projet nécessaire et très attendu sur certains territoires enclavés, comme celui sur lequel je suis élue.
Sa concrétisation représente un défi absolument hors norme, puisqu'il s'agit de doubler d'ici 2030 le réseau de métro actuel en Île-de-France. Ainsi, le Premier ministre rappelait que le GPE constitue le « chantier du siècle ».
Il n'en reste pas moins que cette initiative est soumise à des défis très importants, qui jusqu'ici n'ont pas été correctement pris en compte. Le calendrier de réalisation n'était en effet pas réaliste et les coûts à terminaison des travaux ont explosé, passant de 25 milliards d'euros à 35 milliards d'euros, ce que le Gouvernement a partagé en transparence avec l'ensemble des acteurs, depuis son arrivée aux responsabilités. Le rythme d'élaboration des différents tronçons a donc été redéfini. Le Premier ministre et la ministre chargée des transports l'ont rappelé : ce chantier est irréversiblement engagé et sera mené à bien dans toutes ses composantes, puisqu'il est confirmé dans son intégralité. Il est important de le rappeler.
Nous souhaiterions vous interroger sur les défis qui vous attendent dans vos futures fonctions : le défi technique, celui des moyens humains et celui des compétences nécessaires à ce projet, qui n'est pas si simple.
Le Gouvernement a affirmé que la SGP serait dotée de moyens humains supplémentaires et d'une nouvelle direction, pour lui donner une nouvelle impulsion. Comment comptez-vous aborder la question spécifique des ressources humaines pour mener à bien un tel projet ?
L'objectif de votre mission devra être d'assurer la bonne mise en oeuvre des lignes dans des délais et des coûts soutenables techniquement et financièrement. Le travail de recalage a été conduit en bonne intelligence avec les élus locaux et les parlementaires d'Île-de-France. Quelles garanties pouvez-vous d'ores et déjà apporter sur ce nouveau calendrier ? Comment jugez-vous l'estimation des travaux ?
Comme vous l'avez rappelé tout à l'heure, notre collègue M. Gilles Carrez doit faire des propositions d'ici cet été pour trouver des ressources financières, afin d'équilibrer le modèle économique et pour dimensionner les effectifs de la SGP. Le financement du Grand Paris Express repose actuellement sur des recettes fiscales servant de fonds propres à la SGP pour effectuer des emprunts. Pensez-vous qu'il soit possible de s'en tenir uniquement à un financement basé sur l'activité économique du territoire francilien ? Ayons en effet en tête que nous ne pouvons continuer à solliciter les collectivités territoriales et les contribuables comme on l'a fait jusqu'à maintenant.
Par ailleurs, comment comptez-vous engager le plan de réduction de 10 % du coût global du projet, comme cela avait été envisagé ?
Enfin, vous n'êtes certes pas responsable du passé, mais comment comptez-vous regagner la confiance mise à mal des élus locaux, et les fédérer pour porter de nouveau collectivement ce projet ?