Cette audition intervient au bon moment puisque nous sommes en pleine planification pluriannuelle de l'énergie : une consultation citoyenne a été lancée, qui va se dérouler dans quelques semaines et permettra d'interroger les Français sur leur vision de la transition énergétique, sur l'avenir du nucléaire en particulier. À la tête du champion national de l'énergie, vous êtes au coeur de cette profonde transformation.
EDF a commencé à s'adapter aux mutations de la transition énergétique dès la fin des années quatre-vingt-dix. L'entreprise a développé son offre dans les énergies renouvelables, conquis de nouveaux marchés en Europe avec la libéralisation du marché de l'électricité, mais aussi à l'international avec le développement de la troisième génération de réacteurs – plus sûrs et moins polluants en déchets.
Il faut le reconnaître, les dernières années ont été marquées par les défis de cette révolution. Chaque médaille a deux côtés, donc un revers : l'endettement financier du groupe s'est creusé, en raison du coût du démantèlement des centrales et de la gestion des déchets, de la concurrence de plus en plus forte sur les marchés historiques et surtout d'un calendrier d'investissements ambitieux – allongement de la durée de vie des centrales nucléaires et construction de réacteurs pressurisés européens (ou EPR pour evolutionary power reactor), à Flamanville – vous reviendrez sans doute sur l'actualité très récente –, mais également au Royaume-Uni et en Finlande.
Votre stratégie CAP 2030 poursuit ambitieusement la diversification de l'entreprise et des investissements conformes aux objectifs de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, votée par cette assemblée. Nous attendons que vous nous éclairiez sur les différents enjeux.