Le 9 mars 2018, 410 anciens cadres ayant effectué tout ou partie de leur carrière professionnelle dans l'ingénierie, la construction ou l'exploitation de centrales nucléaires ont rendu public un manifeste pour Fessenheim. Ils estiment que remplacer l'électricité bas carbone produite par les centrales nucléaires par des énergies renouvelables n'est pas réaliste, en raison de l'intermittence de production de l'éolien, qui nécessitera des moyens compensatoires, en France ou chez nos voisins, utilisant des combustibles fossiles générateurs de gaz carbonique. RTE a confirmé, dans les différents scénarii étudiés dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie, que tout conduisait à une hausse des émissions de gaz carbonique.
Ainsi la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim, au prétexte qu'elle est la plus ancienne de France encore en activité, va à l'encontre de la lutte contre l'effet de serre. Décider son arrêt définitif dès 2018 conduirait à se priver d'une puissance de 1 800 mégawatts capable d'assurer une production propre, sûre et modulable et affaiblirait gravement la sécurité de l'alimentation de notre pays. Avez-vous eu des échanges à ce sujet avec le Premier ministre ou avec Nicolas Hulot ?
Je rappellerai également que la France a besoin de la production de toutes ses centrales nucléaires, augmentée de celle de l'EPR de Flamanville, pour compenser l'arrêt des centrales au charbon et satisfaire les besoins de notre pays ainsi que ceux des pays voisins, pour le plus grand bénéfice de notre balance commerciale. À défaut, la France serait vulnérable face aux risques d'un black-out dévastateur au plan médiatique et politique et insupportable pour les populations concernées et l'économie du pays.