Il faut le souligner, beaucoup de pays nous envient la qualité de nos produits. L'espoir, chez les agriculteurs, était grand lorsque les États généraux de l'alimentation ont débuté et que ce texte a pris forme. La simplification des normes et la réduction des contraintes promettaient d'améliorer leur compétitivité et leurs revenus, qui dépendent aussi des charges supportées.
Or certaines des orientations de ce projet de loi nous inquiètent beaucoup : pourcentage minimal d'approvisionnement en produits bio pour la restauration collective quand il vaudrait mieux privilégier les produits régionaux et locaux ; limitation de la durée de transport des animaux ; interdiction de l'élevage en batterie des poules pondeuses et des lapins d'ici à 2022 ; interdiction du glyphosate d'ici à trois ans, un cas de sur-transposition puisque la Commission a prévu un délai de cinq ans ; modification du collège des chambres d'agriculture.
Quel est l'intérêt de rééquilibrer les relations commerciales si, derrière, on assomme les agriculteurs et on ampute leur compétitivité avec de nouvelles charges, de nouveaux coûts, de nouvelles contraintes, de nouvelles normes ?
Pour connaître très bien le sujet, je pense qu'il est impossible de garantir que le relèvement du seuil de revente à perte, parallèlement à l'évolution des prix, ira remplir les poches des agriculteurs. Cette mesure est mauvaise car elle réduira le pouvoir d'achat des agriculteurs – qui vont aussi faire leurs courses au supermarché – et parce que ce sont les intermédiaires, en bout de chaîne, qui récupéreront les marges ainsi dégagées.