Cet article illustre bien votre projet de loi : il n'apporte aucune solution aux problèmes en matière d'accueil que nous connaissons mais il s'empresse d'en créer de nouveaux.
Aujourd'hui, le Gouvernement n'investit pas suffisamment dans l'accueil, et laisse plus de 60 000 personnes à la rue. Comment pourrait-il en être autrement quand on doit se loger avec 162 euros par mois ?
La répartition forcée dans les régions ne réglera pas la question de l'accueil, puisque cette répartition n'implique pas un hébergement ; elle entraîne en revanche, et c'est là un vrai problème, l'éloignement vis-à-vis des personnes qui soutenaient les demandeuses et les demandeurs d'asile et des associations qui les accompagnaient dans leurs démarches. Cette logique peut également poser des problèmes de respect de la vie privée et familiale.
Si cette répartition forcée n'est pas acceptée, alors l'allocation pour demandeurs d'asile est soit retirée soit non versée. Mais le problème auquel vous auriez dû vous attaquer, c'est que le montant de l'ADA est aujourd'hui insuffisant. La crise matérielle de l'accueil est réelle, le système est illisible, complexe et inadapté aux besoins des différents publics. Or quelle solution le Gouvernement préconise-t-il ? La possibilité de perdre ces aides si l'on refuse d'être déplacé dans un endroit où il n'y a pas forcément d'hébergement, ou des hébergements inadaptés.
Voilà une manière pour le moins créative de ne pas résoudre un problème : créer de nouvelles sanctions à l'encontre des demandeuses et des demandeurs d'asile pour nourrir un certain discours. Résultat, on ne règle aucun problème – au contraire, on en crée de nouveaux.
Ce sont là des postures purement idéologiques.