Lorsqu'il y a quelques mois, une organisation non gouvernementale avait révélé, dans un reportage télévisé de la BBC, les cas d'esclavage en Libye, tout le monde avait condamné ces exactions dans cet hémicycle. Nous avions entendu des déclarations très fortes et très fermes indiquant que des mesures seraient prises et qu'une action serait menée. Des mois plus tard, des associations comme Amnesty International, qui a publié plusieurs communiqués sur cette question, relèvent que non seulement l'Union européenne – dont la France – n'a rien fait, mais que nous continuons à coopérer avec les autorités libyennes, ce qui contribue à la perpétuation de la situation.
Nous avons là l'occasion d'agir, car ce qu'a dit Mme la rapporteure ne suffit pas. On a fait de grandes déclarations dans cet hémicycle et on s'est gargarisé de nos valeurs, mais il est aujourd'hui prouvé que nous n'avons rien fait, si ce n'est continuer de coopérer avec des régimes qui mettent en esclavage des migrants. Nous avons donc une responsabilité, et ce n'est pas moi qui le dis, mais Amnesty International. Vous direz peut-être qu'ils font commerce de la misère des migrants, mais vous devez assumer la situation.
Cet amendement ne vise pas à changer la convention de Genève, mais bien notre propre législation. Nous voulons élargir notre appréhension de la question de la protection subsidiaire. D'autres pays pourraient nous suivre si nous prenions nos responsabilités.