L'article 16 traite notamment de la rétention des mineurs étrangers. Monsieur le ministre d'État, trois mots : pas les enfants ! Plus les enfants ! Rien ne justifie l'enfermement d'un gosse. L'intérêt supérieur de l'enfant nous commande, au pays des droits de l'homme, de protéger et de soigner les enfants, et non de les enfermer, de les priver de liberté.
Quels que soient leurs origines, leur parcours et leur religion, les enfants sont par essence innocents, et un innocent ne peut être traité comme un coupable. Un centre de rétention, c'est parfois des barbelés, des caméras, du mobilier scellé, des verrous. C'est un univers carcéral, celui-là même que l'on réserve aux individus dangereux. Ce n'est pas la place d'un enfant.
Monsieur le ministre d'État, si vous souhaitez que votre formule « humanité et fermeté » conserve un minimum de sens, renoncez à cette funeste pratique ! La question n'est pas celle de la durée de leur rétention, mais de son principe même, de l'inhumanité caractérisant la privation de liberté, fût-elle de vingt-quatre ou quarante-huit heures.
J'en appelle à votre conscience, mes chers collègues – veuillez pardonner ma gravité. Soyez à la hauteur de ce que la France doit être en cet instant, une France qui ne cède pas à la peur et ne perd pas tout à fait son âme dans une énième crise migratoire.
C'est notre histoire que nous maltraitons en enfermant des enfants. C'est à notre culture que nous tournons le dos en refusant de les traiter avec la dignité qui leur revient de droit.
Adressons ce signal humaniste dont l'Europe a tant besoin ! Renoncez ici et maintenant, monsieur le ministre d'État, à la maltraitance des enfants. Acceptez que notre pays légifère afin de ne plus jamais les placer en centre de rétention.