Cet article c'est du grand n'importe quoi. S'agissant d'étrangers, on estime que l'on peut tout se permettre, même autoriser des policiers municipaux ou des adjoints de sécurité à procéder à des actes qui relèvent normalement des officiers et agents de police judiciaire.
Je voudrais revenir sur les propos de Valérie Boyer que je trouve assez intéressants. Elle décrit une situation effectivement insupportable, même si les solutions qu'elles proposent ne sont pas les miennes. En effet, elle estime qu'il suffirait de punir les passeurs et d'entourer notre territoire de barbelés pour régler le problème.
Même si je ne suis pas d'accord avec les solutions qu'elle propose, notre collègue pose une bonne question. Aujourd'hui, ces migrations ont des causes diverses : elles sont liées aux guerres, à la déstabilisation de certains États, comme la Libye, à des accords de libre-échange qui ruinent les économies fragiles de l'Afrique de l'ouest, mais aussi au dérèglement climatique, dont la France est davantage responsable que les pays du Sud.
Mes chers collègues, tant que nous n'aurons pas réglé les causes de ces migrations, nous devrons en assumer davantage les conséquences que nous ne le faisons aujourd'hui. Pour l'heure, vous pourrez prendre toutes les mesures coercitives que vous voudrez, cela n'arrêtera pas les personnes qui ont décidé de quitter leur pays pour des raisons impérieuses. Parmi ces raisons, certaines ne sont pas considérées, aujourd'hui, comme donnant droit à l'asile, mais elles sont tout aussi graves. Je songe par exemple à la situation des Haïtiens, qui fuient leur pays pour des raisons économiques ou climatiques : vos barrières ne les empêcheront pas de venir.
C'est pour cette raison que nous revendiquons, pour notre part, la création d'un droit de détresse humanitaire pour les personnes qui viennent dans notre pays pour des raisons économiques et climatiques. Il faut prendre en compte ce contexte. Dans le cas contraire, nous laisserons se développer la clandestinité et la marginalité, sans mettre ces arrivées à profit dans notre économie et l'aménagement de notre territoire. C'est une politique d'épicier que vous menez, une politique d'épicier autoritaire, toujours plus autoritaire.