Des propositions visant à garantir des droits dans le cadre de l'allongement de la durée de la retenue, notamment à travers l'alignement de ce régime sur celui de la garde à vue, n'ont pas été retenues.
On vient nous expliquer que, pour des raisons budgétaires, on va de nouveau rabaisser et criminaliser les étrangers.
Depuis le début, il me revient à l'esprit la phrase de Blaise Pascal, que je transformerai toutefois, car ce n'est pas que vous ne pouvez pas fortifier la justice, c'est que vous ne voulez pas le faire, donc vous justifiez la force. Cela a des implications extrêmement graves sur les personnes. Incontestablement, vous voulez doter l'État de moyens pour vérifier et expulser ; le problème, c'est que pour ce faire, vous réduisez les droits de toutes et tous. De surcroît, je pense que cela n'aura aucune efficacité pour atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés.
En revanche, cela aura des effets extrêmement graves dans la société. Vous êtes en effet en train d'expliquer aux citoyens de ce pays, y compris à la jeunesse, qui va grandir dans ce climat, que l'étranger doit être sanctionné, criminalisé, et qu'il ne peut pas être une richesse, un talent, contribuant à un métissage qui serait un apport pour la société, mais que tout cela présente un risque et que l'étranger est nécessairement suspect. Cela crée une société du clivage, de la division, du rejet de l'autre, qui n'oppose pas seulement les citoyens français aux étrangers mais toutes et tous entre eux.