Je vous remercie pour cet exposé très clair et très didactique.
Vous êtes largement revenue, madame la directrice générale, sur le différentiel de croissance : elle était de 1,2 % en France l'année dernière, et de 1,8 % à 1,9 %, en moyenne, dans la zone euro et l'Union européenne. Quelle est la possibilité pour la France de rattraper une partie de ce retard en 2017 et 2018 ?
En 2016, le commerce extérieur a contribué négativement à la croissance française, à hauteur de 0,8 point de PIB, selon l'INSEE, et il a coûté 1,6 point de PIB au cours des trois dernières années. Pouvez-vous rappeler les éléments constitutifs de ce déficit commercial ? Pensez-vous qu'il puisse être résorbé à l'horizon du quinquennat ? Quelles sont vos prévisions, voire vos suggestions en la matière ?
Pour 2017, la prévision de croissance du précédent gouvernement – 1,5 % – sera sûrement dépassée si l'on en croit les dernières prévisions de l'INSEE. De ce point de vue, l'exercice 2017 n'est affecté d'aucun élément d'insincérité, ainsi que l'a reconnu la Cour des comptes dans son audit de juin dernier. Le Haut Conseil des finances publiques avait jugé « optimiste » cette prévision de croissance, mais il semble qu'elle devrait finalement être dépassée. Quelle est votre appréciation des avis du Haut Conseil sur le cadrage macroéconomique, à l'élaboration duquel participe la direction générale du Trésor ? Pensez-vous que les avis du Haut Conseil sont parfois affectés d'un biais pessimiste, alors que vous seriez d'une tendance plus optimiste ?
La direction générale du Trésor traite aussi des questions liées à la coordination des politiques économiques et à la stratégie économique de l'Union européenne : dans ce domaine, les responsables politiques allemands, au premier rang desquels la chancelière Angela Merkel, ont récemment adopté une position d'ouverture aux propositions françaises visant à une plus forte intégration de la zone euro. Comment peut-on améliorer la gouvernance économique européenne ? Quelle forme un budget de la zone euro pourrait-il prendre et quelles seront vos préconisations en la matière ?
J'en viens aux primes d'émission, qui se sont élevées à 20,8 milliards d'euros en 2016. Cette ressource de trésorerie permet à l'État de moins s'endetter en contrepartie d'une charge d'intérêts plus élevée. Pouvez-vous confirmer que cette pratique n'a pas d'incidence en comptabilité nationale sur la charge d'intérêts et le déficit public ? Pouvez-vous en rappeler les mécanismes afin de lever, ou non, les doutes qui subsistent chez certains de mes collègues ? Pouvez-vous aussi repréciser les raisons pour lesquelles l'Agence France Trésor procède à des adjudications de dette avec des primes d'émission ?