Face à la situation économique, sociale et budgétaire que nous connaissons, la question principale est d'identifier les leviers de la politique publique, et comment les faire jouer. On en identifie trois : la politique monétaire, la politique budgétaire et la politique structurelle.
La politique monétaire offre peu de leviers d'action : les taux sont déjà extrêmement bas, voire négatifs. La politique budgétaire souffre de deux limites très importantes : la disproportion des volumes, puisque la dette en cours est de l'ordre de 2 150 milliards d'euros, et nous savons ce qu'il en est des recettes de l'État, surtout si l'on tient compte du niveau déjà très élevé des prélèvements obligatoires.
Cette politique budgétaire est affectée de contradictions fondamentales, car une politique expansionniste aggraverait la dette, voire l'inflation, et irait exactement dans le sens contraire de ce que l'on recherche, tandis qu'une politique restrictive va assécher la demande et aboutir également à des résultats négatifs. Ces politiques menées n'ont fait que laisser persister les problèmes de la France. Si l'on joue sur ces deux politiques – monétaire et budgétaire – en tirant trop fort sur la corde, nous prenons le risque de voir le malade mourir guéri, surtout avec les incertitudes que vous soulignez en conclusion de votre présentation.
Nous comprenons qu'il n'existe pas vraiment d'alternative à la politique suivie par le Gouvernement. La politique structurelle consisterait à rechercher un sursaut de croissance, car la France souffre d'une croissance molle, inférieure à celle de la plupart de ses partenaires européens, et la croissance conditionne le niveau d'emploi et l'assiette fiscale.
Dans les domaines de la formation, de recherche et développement, de nouvelles technologies, d'infrastructures, d'énergies renouvelables, y a-t-il des ressources qui permettraient d'amplifier les investissements ? Y a-t-il des réserves d'accélération, et si oui, lesquelles ?