Intervention de Nicolas Hulot

Réunion du mardi 25 juillet 2017 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je vous remercie de m'accueillir pour cette première audition devant votre commission, qui constitue pour moi un exercice assez émouvant.

Je voudrais commencer par vous dire que les convictions qui sont les miennes ne suffiront pas, à elles seules, à permettre la mise en oeuvre des objectifs ou des plans qui pourraient être définis par le ministère de la transition écologique et solidaire. J'ai bien conscience de la complexité du sujet et je sais que si nous n'associons pas nos efforts, si je ne peux compter sur votre compréhension, votre soutien, votre créativité, ce serait pure prétention de ma part d'imaginer faire mieux que mes prédécesseurs, de penser réussir là où ils ont échoué.

« À force de sacrifier l'essentiel pour l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel », a très justement dit Edgar Morin. C'est un fait, l'urgence est aujourd'hui devenue l'essentiel, car lorsqu'on évoque l'écologie – au plein sens de ce mot magnifique –, on se rend compte que tout le monde est pour, mais souvent contre ce qu'elle représente ! Nous avons intégré au logiciel de notre société un paramètre nouveau, aléatoire et impalpable, mais néanmoins déterminant : le long terme, dont nous sommes désormais les garants.

Malheureusement, tout nous précipite dans le court terme, vers ce qui est immédiatement visible, lisible et prégnant, au détriment du long terme. Chercher à échapper à cette tendance est un exercice à la fois nouveau et complexe, car souvent le court terme impose des choix et le long terme d'autres, et le compromis est difficile.

Si j'ai voulu que ce ministère soit celui de la transition, c'est parce que nous allons quitter un monde – dont nous n'allons pas tout jeter : nous allons garder ce qui fonctionne – pour un nouveau monde dont les contours ne sont pas encore bien définis : il y aura forcément une période d'incertitude, qui correspond à la période de transition.

Si j'ai un souhait qui serait pour moi un critère d'utilité, à défaut de réussite, ce serait celui d'engager, sur trois ou quatre sujets, des dynamiques, des trajectoires à caractère irréversible. Ce ne serait pas forcément un gage de réussite, mais au moins aurais-je la satisfaction, une fois arrivé au terme de la mission qui m'a été confiée, de pouvoir me dire que, sur ces trois ou quatre thématiques, nous aurons tous ensemble fait oeuvre utile en parvenant à « cranter » quelque chose qui ne reviendra pas en arrière et à définir des objectifs tout en créant les conditions qui permettent de les atteindre. Il est toujours facile de se fixer des objectifs, a fortiori à très long terme, d'autant qu'on ne sera pas forcément là pour en vérifier la réalisation. Je voudrais quant à moi que l'on planifie tout cela, dans le bon sens du terme, quitte à se montrer parfois plus réaliste dans le calendrier pour peu que l'on fasse preuve d'une détermination et d'une cohérence extrême dans la manière d'y accéder, et que la prévisibilité et l'irréversibilité soient très étroitement associées.

C'est pour moi la chose la plus importante. Dans nombre de domaines, notamment dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, on se contente de poursuivre des objectifs sans forcément se soucier de savoir si l'on pourra vraiment les atteindre. Vaut-il mieux participer à une sorte de mystification ambiante et laisser les problèmes sous le tapis pour se rendre compte au final que l'on est incapable de réaliser nos objectifs, ou au contraire se fixer ensemble des plans d'action associant stratégies et moyens, ce qui permettra de rendre les choses réalistes, socialement et économiquement ?

Une chose est certaine : on n'y arrivera pas en procédant de manière frontale. La transition écologique est éminemment un sujet sur lequel, au-delà des clivages traditionnels, tout le monde devrait se retrouver pour peu que chacun ait à coeur les conditions d'existence de nos propres enfants – car c'est bien cela qui se joue. Et à ceux qui ne sont pas convaincus du sérieux de la situation, je rappellerai simplement les deux rapports scientifiques qui viennent d'être publiés : le premier prévoit que notre pays connaîtra régulièrement des pics de chaleur à 50 °C à la fin du siècle, le second donne l'alerte sur l'érosion majeure de la biodiversité.

Il est vrai que, pris isolément, chacun des sujets en rapport avec l'écologie peut paraître excessivement technique, terre à terre, conflictuel et parfois dérisoire au regard du quotidien des femmes et des hommes de ce pays. Je compte sur vous pour m'aider à replacer tous ces sujets au sein de ce grand enjeu qu'est l'écologie, un enjeu universel, de long terme et qui concerne, pardonnez-moi la grandiloquence du terme, l'ensemble de la famille humaine – ce qui justifierait que nous additionnions nos différences plutôt que de les confronter. Si nous parvenons à faire entrer l'enjeu écologique dans la modernité, à le réconcilier avec l'économie et le social, nous aurons passé un cap, franchi une étape importante. C'est ce à quoi j'aimerais que nous nous attelions tous ensemble, car personne n'est détenteur d'une solution exclusive. Moi-même, j'ai sur nombre de sujets des zones d'ombre, j'ai besoin d'être nourri, éclairé et de m'enrichir des suggestions des uns et des autres.

Je retiendrai quatre priorités, sans perdre de vue les prérogatives du ministère de la transition écologique et solidaire, à savoir la nature et la biodiversité – les nouvelles thématiques qui nous rattrapent pourraient parfois nous le faire oublier. En réalité, l'enjeu climatique et l'enjeu de la biodiversité sont indissociables, et il faut veiller à ce qu'ils le restent dans le cadre des politiques que nous mettons en oeuvre. Si nous voulons avoir une chance de gagner la bataille climatique et revenir sur la trajectoire que la science nous impose si nous voulons éviter un désastre irréversible, nous devons à tout prix utiliser les capacités des écosystèmes en les protégeant, mais aussi et surtout en les réhabilitant. Paradoxalement, nous nous trouvons donc dans un contexte encore plus favorable, à condition de faire un effort de pédagogie pour expliquer que ce n'est pas l'un ou l'autre, mais l'un et l'autre. Nous aurons l'occasion de revenir sur la question de la biodiversité, dont je ferai l'une de mes priorités, d'autant que la France a, en métropole et dans ses territoires ultramarins, beaucoup à faire en la matière. Si nous voulons demander aux autres États de prendre des mesures, commençons par nous montrer exemplaires ; or ce n'est pas toujours le cas.

Le premier sujet que je souhaite évoquer – n'y voyez aucun ordre hiérarchique – est celui de la transition énergétique. Une loi a été votée et il n'est pas question de remettre en cause les trois objectifs qu'elle a définis, étant précisé qu'ils se conditionnent les uns les autres : si nous sommes faibles dans le domaine de l'efficacité énergétique et dans celui du développement des énergies renouvelables, nous ne pourrons jamais atteindre le troisième objectif : ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité.

Ce qui m'amène, madame la présidente, à répondre à une de vos questions : qu'ai-je dit de si insupportable à entendre lorsque j'ai évoqué, récemment, ce troisième objectif ? En réalité, je n'ai fait que dire tout haut ce que les experts savent et disent tout bas, à savoir que, pour ne pas être hors la loi – autrement dit pour atteindre l'objectif fixé par la loi de transition énergétique – il faudrait fermer brutalement un certain nombre de réacteurs. Je ne vous redirai pas les chiffres ici, pour ne pas alimenter le buzz, mais de deux choses l'une : ou bien on reporte cet objectif aux calendes grecques, ou bien l'on considère qu'il est sensé, mais qu'il faudrait peut-être le regarder différemment pour s'assurer qu'il est réalisable. Et il y va de celui-ci comme d'autres : je préfère que l'on mette tous les scénarios sur la table – en l'occurrence, dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie – afin de déterminer ensemble ce qui est réaliste et ce qui ne l'est pas. Ce qui m'importe le plus, c'est de voir ce qui est faisable et de concentrer nos efforts dessus en anticipant les conséquences sociales de la transition énergétique et sa rationalité en termes économiques et de sûreté – y compris la sûreté de l'approvisionnement. L'essentiel est qu'on planifie les choses et surtout que, une fois le processus enclenché, elles deviennent irréversibles et parfaitement identifiées.

Pour ce qui est de l'objectif consistant à faire passer à 50 % la part de l'énergie nucléaire dans la production d'énergie, force est de constater que la dernière programmation pluriannuelle de l'énergie ne prévoyait pas grand-chose pour y parvenir. Il n'est dans l'intérêt de personne de cacher la vérité sur certains sujets au prétexte qu'ils sont sensibles, c'est pourquoi, pour ma part, je préfère les mettre sur la table afin de pouvoir élaborer des stratégies. Et plutôt que de le faire brutalement – non seulement ce serait socialement inacceptable, et surtout, en procédant ainsi, il n'y aura pas de transition écologique –, je préfère profiter de la prochaine programmation pluriannuelle de l'énergie pour associer tous les acteurs concernés par la transition énergétique et à faire en sorte qu'ils prennent toutes leurs responsabilités.

Si l'on considère que la transition est en cours, notamment dans les domaines du développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, personne ne pourrait comprendre que l'on dissocie l'objectif de réduction de la consommation et celui du développement des énergies renouvelables. Le premier est parfaitement réalisable : du côté des petites, moyennes et grandes entreprises, tout le monde s'accorde à reconnaître que la réduction de la consommation, à service égal, est un facteur de compétitivité, mais il en est de même chez nos concitoyens, puisque c'est un des meilleurs moyens de lutter contre la précarité énergétique. Pour ce qui est du second, le développement des énergies renouvelables, je suis seulement un peu inquiet au sujet de la longueur des processus : si nous voulons atteindre nos objectifs, nous ne pouvons nous accommoder d'une situation où, entre un appel d'offres pour l'implantation d'éoliennes offshore et la mise en place d'une première éolienne, il se passe souvent entre dix et quinze ans – et, cerise sur le gâteau, le modèle initialement retenu dans l'appel d'offres est entre-temps devenu obsolète et il faut repartir à zéro pour avoir un engin efficace ! Là aussi, il ne faut pas se dissimuler la difficulté de l'exercice.

Il ne serait pas logique de développer la diversité des énergies renouvelables et de diminuer notre consommation tout en laissant le parc nucléaire en l'état. Nous devons donc, mécaniquement, parvenir à la mixité, mais nous n'y arriverons que si nous anticipons sur des critères de rationalité – dont j'ai besoin de disposer. La transition énergétique est essentielle à mes yeux, d'autant plus qu'elle est de nature, j'en suis convaincu, à participer à la relance économique de notre pays. Il y a sur nos territoires, dans nos entreprises, un potentiel incroyable en la matière, à condition de réussir à sortir d'un schéma malheureusement courant selon lequel, après que les dispositifs d'aide – je pense à la Banque publique d'investissement (BPI) ou aux programmes d'investissements d'avenir (PIA) – ont profité à la créativité, les projets parvenus au stade industriel quittent notre territoire. Cela fait également partie de mes priorités de faire en sorte que notre économie verte, bleue, circulaire, prenne une part plus importante dans notre économie, afin de concilier écologie et économie.

Le deuxième sujet important est celui des états généraux de l'alimentation, un sujet dans lequel je ne suis pas le seul à intervenir, mais dont j'ai été l'un des initiateurs. Mener la réflexion sur ce point peut, à mon sens, constituer un grand moment d'intelligence collective, réconciliant agriculture, écologie, mais aussi emploi. Comme nous l'a montré l'exemple du Grenelle de l'environnement, la clé du succès réside dans la capacité de chacun à abandonner ses postures et ses préjugés.

Je pense que le contexte n'a jamais été aussi favorable pour entreprendre une telle démarche : non seulement elle répond à une demande des consommateurs, mais l'émergence d'un nouveau modèle peut être de nature à répondre à une bonne part du désarroi qui sévit dans le monde agricole. En effet, il semble possible de consolider et de diversifier le revenu des agriculteurs en les faisant participer à la transition énergétique et à la lutte contre le changement climatique. Autrement dit, nous avons toutes les raisons de faire prendre un virage dans le domaine de l'alimentation, et Stéphane Travert, ministre de l'agriculture, et moi-même sommes, de ce point de vue, plutôt en phase quant aux objectifs et aux moyens. Tous les sujets doivent pouvoir être abordés, notamment le foncier, le statut des sols, l'indépendance alimentaire de la France ou encore le bien-être animal – le tout inscrit, évidemment, dans la perspective de la révision de la politique agricole commune (PAC). J'ai peut-être mis le curseur assez haut dans ce domaine, mais s'il faut choisir entre le sursis d'un modèle et le sursaut d'un modèle, je préfère le sursaut…

Troisième sujet important, en raison des inquiétudes, légitimes ou irrationnelles, exprimées par nos concitoyens : le dossier santé-environnement. Là encore, je ne suis pas le seul à avoir la main, mais je sais pouvoir compter sur une attente, une écoute et une détermination totale de la part de Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation et d'Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, pour travailler sur cette question éminemment compliquée. Il arrive que la science nous apporte suffisamment d'éléments sur les relations de cause à effet, mais ce n'est pas toujours le cas, et l'expérience nous a montré qu'à force d'attendre une démonstration, il est parfois trop tard pour agir – le cas de l'amiante est évidemment le premier exemple qui me vient à l'esprit.

La quatrième priorité, également importante, est le sujet économique. J'ai rencontré vendredi dernier les acteurs de la mer à Brest, afin de prendre la mesure de l'énorme potentiel que recèle l'économie de la mer. J'invite toutefois à une certaine prudence : faisons attention à ne pas présenter l'océan comme un nouvel eldorado n'attendant que d'être pillé avec la même avidité que ce qui s'est fait sur d'autres substrats. Un pacte doit être passé afin de préserver l'intégrité de cet écosystème.

Voilà pour les priorités – et j'y ai forcément oublié certains sujets.

J'en viens à une des premières mesures annoncées en matière écologique par le Gouvernement : le Plan Climat, dispositif qui se veut à la fois ambitieux et cohérent – cette dernière qualité étant absolument nécessaire si l'on veut pouvoir compter sur une adhésion totale des citoyens et de l'ensemble des partenaires impliqués. Nous nous trouvons face à un cas d'école. Tout le monde nous a dit, au moment de la Conférence de Paris, que le principal ennemi du climat, ce sont les énergies fossiles : si les choses ont un sens, il faut donc nous mettre en situation de sortir de notre dépendance, pour ne pas dire de notre addiction, aux énergies fossiles.

Dès lors que l'on cherche à passer d'un modèle énergétique carboné à un modèle décarboné, il est difficilement concevable que l'on persiste à attribuer, parfois avec une grande largesse, des permis d'exploration d'hydrocarbures appelés à déboucher, à plus ou moins long terme, sur des permis d'exploitation. Cela étant, je me retrouve héritier d'une situation où de nombreux permis ont été délivrés, qui ont donné lieu à des droits acquis sur lesquels je ne dispose aujourd'hui que d'une très faible marge de négociation. Il est des choses sur lesquelles on peut négocier – ce fut le cas en Guyane –, et malheureusement d'autres sur lesquelles il est impossible de revenir en arrière. Mais à partir du moment où l'on met fin aux permis d'exploration, mécaniquement, les sources vont se tarir à un moment où un autre : autrement dit, c'est irréversible. Cela prend du temps, certes. Inversement, si l'on continue à donner des permis d'exploration pour les hydrocarbures ou les gaz de schistes, ce n'est pas pour constater qu'il y a de la ressource et la laisser sous les pieds, mais bien pour l'exploiter un jour.

Dans le même esprit de prévisibilité et d'irréversibilité, la mesure consistant à interdire les véhicules à moteur thermique d'ici à 2040 peut paraître, au premier abord, naïve ou trop ambitieuse. Mais quelles réactions a-t-elle entraîné dès le lendemain ? Nos industriels automobiles nous ont dit : « chiche ! ». Je suis convaincu que la contrainte, loin d'être l'ennemi de la créativité, peut en être la condition pour peu qu'elle soit très clairement définie, notamment dans le temps. Dans beaucoup de domaines, le fait d'avoir laissé du temps, d'avoir reporté les échéances ou négligé de préciser les exigences, a abouti à une situation ne laissant la place à aucune alternative, parce que le doute finit toujours par profiter à l'inertie ou à l'excès – c'est le cas sur le dossier santé-environnement, où l'on n'a pas toujours fait preuve de la fermeté requise. Il est important de se fixer des objectifs à long terme, mais en prévoyant toujours des points d'étape.

Le Plan Climat est effectivement un plan ambitieux, s'appuyant à la fois sur les moyens existants et sur d'autres qu'il conviendra de consolider : la fin des passoires thermiques, de la précarité énergétique… Il reste un travail à réaliser sur le plan budgétaire afin de déterminer ce qui procède du plan d'investissement annoncé par le Président de la République.

Pour ce qui est du sommet sur le climat du 12 décembre prochain, il ne doit pas être redondant avec la COP23 présidée par les îles Fidji et qui aura lieu à Bonn en novembre, mais plutôt revêtir un caractère complémentaire, ce dont les Fidjiens doivent avoir bien conscience. Le Président de la République a souhaité que le sommet qui se tiendra à Paris ne soit pas consacré à établir un état des lieux – c'est le rôle de la COP23 –, mais à travailler sur les financements, qui seront assurés en grande partie par la Banque mondiale. Pour ma part, j'ai beaucoup insisté pour que l'on examine en priorité la situation des pays les plus vulnérables, qui attendent depuis longtemps qu'on les aide à affronter les conséquences du changement climatique et commencent à ne plus croire les promesses qui leur sont faites, d'autant que le retrait des États-Unis de l'accord de Paris va entraîner une diminution importante des ressources. Pour soutenir ces pays et venir en aide aux victimes qu'on y compte déjà, nous devons absolument réfléchir à la mise en place de financements innovants. J'ai l'intention de mettre en place un groupe de travail dédié à cette thématique, afin que nous soyons en mesure de présenter, dans le cadre du sommet, des propositions de nature à rassurer nos amis africains et, plus largement, toutes les victimes des changements climatiques.

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