Beaucoup de choses ont déjà été dites au sujet du placement en rétention administrative des familles et des enfants. Je rappellerai donc que la France a fait l'objet de cinq condamnations de la part de la Cour européenne des droits de l'homme. Le 31 octobre 2017, il m'a d'ailleurs été donné d'entendre le Président de la République en ce lieu très solennel, au sein duquel les magistrats sont empreints d'une grande sagesse. Ce sont ces juges qui, à cinq reprises, ont condamné la France pour traitements inhumains et dégradants !
J'ai entendu vos propos portant sur les conditions de cette rétention, monsieur le ministre, et pris bonne note de votre intention de les améliorer. Il n'en demeure pas moins que la pratique consistant à séparer les enfants de leurs parents constitue à mes yeux un non-choix.
Nous ne reviendrons pas sur la situation très complexe qui règne à Mayotte.
L'amendement CL864 est là pour dire non à la rétention des mineurs. Pouvons-nous réfléchir ensemble, à l'Assemblée nationale, à une solution ? En tant que médecin, je ne peux approuver la pratique de la rétention. J'ai entendu vos justifications au sujet de situations particulières, comme celle des familles albanaises ; je n'y reviendrai pas non plus mais, encore une fois, pouvons-nous travailler ensemble d'ici l'examen de ce texte dans l'hémicycle à trouver une solution digne ?