C'est précisément parce qu'il existe des filières et des trafics que nous devons mieux protéger les enfants. Au contraire, le projet de loi qui diminue les droits accordés aux demandeurs d'asile et aux migrants les atteint aussi. Ils devraient pourtant être considérés comme mineurs avant d'être regardés comme étrangers. Nous franchissons un degré supplémentaire dans la distorsion entre notre devoir de protection et la réalité de droits qui diminuent.
Je n'en doute pas, sur ce sujet, la sensibilité de chacun est extrêmement forte, mais mon appel va au-delà. Cela dit, madame la rapporteure, j'ai beaucoup de mal à vous entendre dire que la situation de ces enfants est insupportable et à vous voir finalement refuser tous les amendements sur le sujet. Vous considérez qu'en définitive il faut en rester au statu quo sous prétexte qu'il existe des filières. Je vous avoue ma profonde émotion et mon désarroi.