Comme l'ont dit plusieurs de nos collègues, les amendements dont nous discutons concernent des enjeux plus importants qu'il n'y paraît au premier abord : c'est la place des élections législatives qui est en question. Un électeur sur deux ne s'est pas déplacé aux élections législatives parce que, trop souvent, ces élections sont considérées comme une forme d'enregistrement des résultats de la présidentielle. Je pense qu'il faut aller jusqu'au bout de notre réflexion et organiser les élections législatives en même temps que l'élection présidentielle. Les électeurs percevront davantage, de la sorte, l'utilité de l'élection de leurs députés.
L'association de la photographie du candidat à celle d'une autre personnalité, extérieure à la circonscription, me paraît également de nature à favoriser l'illisibilité et l'incohérence politiques. De fait, lorsqu'on se présente aux élections municipales, on ne fait pas figurer, sur son affiche, la photographie de son voisin ; on ne le fait pas davantage lorsqu'on est candidat à une élection territoriale.
Les élections législatives répondent certes, en partie, à une logique présidentielle – rien n'empêche, d'ailleurs, de l'expliquer clairement sur les tracts. Je regrette toutefois que les députés soient devenus des suppléants du Président de la République. Je trouve cela un peu dommage, car c'est ainsi que l'on crée les conditions d'un Parlement aux ordres, alors que l'on a besoin d'un Parlement fort, puissant, qui soit capable d'agir dans l'intérêt de la France et des Français.