Merci, monsieur le directeur, pour votre éclairage qui interpelle doublement, d'abord parce qu'il s'agit des États-Unis et que, de ce point de vue, leur politique étrangère concerne l'ensemble du monde, directement ou indirectement, ensuite parce qu'il est question d'un président dont les prises de position et les déclarations, depuis un an, bousculent ce qui a pu constituer jusqu'à présent une constante de la politique américaine concernant plusieurs dossiers. Les États-Unis semblent désormais suivre une stratégie des coups d'éclat permanents, ce qui ne manque pas d'intriguer voire d'inquiéter quant à la stabilité du monde.
Cette nouvelle réalité porte notamment sur le dossier israélo-palestinien, vous en avez parlé, sur lequel les États-Unis ont, d'une manière générale, toujours porté une attention particulière, en tant que partenaire influent sur le cours des événements avec des conséquences plus ou moins positives sur les perspectives de paix. C'est peu de dire que les récentes déclarations du président américain sur Jérusalem ont créé un vrai traumatisme, du côté palestinien et du côté de tous ceux qui, depuis longtemps, sont attachés aux dispositions du droit international telles qu'elles résultent de la décision des Nations Unies sur la création de deux États et sur le statut spécifique de Jérusalem. D'autres déclarations désordonnées ont été faites sur un possible plan de paix.
Comment, objectivement, envisagez-vous l'évolution de ce dossier, dans un tel contexte, dans la perspective de la recherche d'une solution pacifique, compte tenu de l'impossibilité pour les États-Unis de jouer désormais un rôle majeur ?