Abou Dabi est un excellent exemple. C'est une coopération absolument extraordinaire : ce musée a été construit dans un remarquable geste architectural – geste d'un architecte français rayonnant à travers le monde et faisant, en retour, rayonner la France. C'est aussi cela la diplomatie culturelle.
Par ailleurs, c'est une magnifique coopération muséale. L'Agence France-Museums a apporté ses compétences et va continuer à le faire. Ce projet est unique et va devenir un marqueur incontournable : douze établissements publics patrimoniaux, dont la Bibliothèque nationale de France (BNF) ont coopéré pour prêter des oeuvres, pendant des temps maîtrisés. La muséographie d'ouverture est absolument exceptionnelle, représentant des oeuvres de tous les continents à une époque donnée. Cette coopération est source de revenus pour nos musées, et ouvre la voie à de nouvelles méthodes.
Bien sûr, les oeuvres non prêtables nécessitent toute notre attention. La politique que je mène vise cependant à lutter contre la ségrégation culturelle – vous l'avez souligné et je vous en remercie. Elle s'appuie sur la pratique artistique et culturelle, sur les médiathèques, sur le Pass culture, mais aussi sur l'itinérance de nos collections. Lors de mes voeux, à la faveur de cette réflexion, j'ai lancé l'idée de déplacer la Joconde, puisqu'elle a déjà voyagé aux États-Unis, en Russie et au Japon. Ne pourrait-elle pas aller à Lens par exemple ? La question est posée car il ne doit pas y avoir de tabou. Pour autant, cela ne signifie pas que cela se fera !