Intervention de Françoise Nyssen

Réunion du mercredi 14 mars 2018 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Françoise Nyssen, ministre de la Culture :

Comme vous le savez, j'aime bien m'exprimer en parlant des expériences que j'ai vécues. Au sujet de l'Institut français, je voudrais évoquer deux voyages que j'ai faits – à Beyrouth et au Mexique –, qui montrent l'importance que j'y attache.

Placé sous la double tutelle du ministère des affaires étrangères et du ministère de la culture, l'Institut français dépend principalement du premier en termes de financement. J'ai rencontré, au Liban et au Mexique, les responsables des instituts français qui s'y trouvent, et je peux vous dire qu'ils accomplissent un travail formidable, dans des conditions parfois difficiles. Au Liban, l'une des grandes problématiques réside dans le fait que la population est maintenant composée, pour près d'un quart, de réfugiés syriens, ce qui nécessite un travail spécifique d'intégration.

Pour ce qui est du Mexique, je me suis rendue en octobre dernier à Guanajuato, pour soutenir les artistes français présents au festival international Cervantino, où la France était invitée d'honneur : j'y ai rencontré notamment des troupes de théâtre. Je suis également allée au festival international de cinéma de Morelia, où j'ai retrouvé Wajdi Mouawad, le directeur du Théâtre National de la Colline, Raphaël Pichon, l'Ensemble intercontemporain… et à chaque fois, j'ai ressenti chez les Mexicains un grand désir de culture française. Cette visite ayant eu lieu quelques semaines après d'importants tremblements de terre, nous avons tout de suite mis en place une coopération au niveau du patrimoine, ce qui est un autre exemple du rôle que peuvent jouer ces structures.

Pour ma part, j'ai toujours pensé que nous devrions doter chaque institut français d'une librairie. Lieux de l'industrie culturelle, les librairies sont également, en effet, des lieux de partage qui permettent de créer une véritable dynamique avec la population locale. Le sommet franco-britannique a également constitué une occasion de voir à quel point le rôle joué par l'Institut français pouvait être important pour mobiliser autour de la culture française.

L'année dernière, le fait que la France ait été le pays invité d'honneur à la Foire du livre de Francfort a été à l'origine d'une nouvelle prise de conscience de l'importance de la francophonie et des échanges auxquels peut donner lieu la traduction. Or cette invitation s'était faite grâce à une personne travaillant pour l'Institut français au sein de l'ambassade de France à Berlin – la même qui a également initié ce qui est devenu en France la Nuit des idées, une manifestation qui a attiré 250 000 personnes le 25 janvier dernier.

Nous sommes donc très attachés au maintien des instituts français qui, grâce à l'implication des personnes qui y travaillent, peuvent jouer un rôle essentiel dans le rayonnement de la culture française à l'étranger, avec tout l'impact – dont on n'a pas toujours conscience – que cela peut avoir sur le plan économique.

Pour conclure, je dirai qu'Arles, que vous m'avez fait le plaisir d'évoquer, constitue le parfait exemple d'une ville qui se trouvait en déshérence économique grave, et où l'économie renaît grâce à la culture.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.