Vous avez pour projet prioritaire de faire du CEA un acteur phare et innovant des transitions historiques que nous vivons. Vous voulez notamment qu'il soit le catalyseur de la construction et du déploiement des filières énergétiques, avec un projet intégrateur dans le domaine de l'hydrogène.
Nous devons parvenir rapidement à la création d'un portefeuille de technologies nécessaires à l'élaboration de plusieurs solutions économiquement viables et personnalisables dans nos territoires.
Tout ce qui est en mesure de générer et de consommer de l'hydrogène vert doit être évalué, maximisé et déployé si le processus énergétique est l'avenir. D'ailleurs, je propose à la Nouvelle Aquitaine, ma région, d'implanter à titre expérimental les trains à hydrogène déjà commandés en Allemagne et en Italie, et dont les moteurs sont montés par Alstom à Tarbes.
J'ai rencontré beaucoup de start-up, des patrons de petites et grosses entreprises, des chercheurs en biohydrogène de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et autres. Je citerais deux universitaires qui ont les mains dans le futur : François-Alexandre Miannay, maître de conférences à Lille, qui lance un programme d'expériences pour développer des cellules solaires ultra-performantes, et Charles Gauquelin, du laboratoire d'ingénierie des systèmes biologiques de Toulouse, qui développe des algues de type hydrogénase.
Contrairement à la méthodologie employée aux États-Unis, toutes ces personnes travaillent encore trop souvent en silo, c'est-à-dire sans partage systémique de leurs travaux. Pourtant la synergie qui s'opère dans des clusters ouverts permet de passer plus rapidement à la phase industrielle et d'être plus concurrentiel par l'innovation.
Peut-on envisager, au sein du CEA, de décloisonner les environnements techniques, économiques, sociaux et juridiques pour que s'opère une transversalité pragmatique des domaines de compétences ?