En matière d'interdiction de la vente des oeufs de poules en cage, je veux m'appuyer sur le plan de la filière, qui a décidé de jouer le jeu. Le Gouvernement suivra cependant ses engagements de très près. Je rappelle que, l'été dernier, la filière ovicole aurait pu connaître une situation dramatique suite à la contamination au fipronil, due à une fraude, d'oeufs en provenance des Pays-Bas et de Belgique. Mais on s'est aperçu que la filière française était parfaitement sécurisée, ce qui fait honneur à notre pays. Cette filière se porte donc plutôt bien et peut investir de nouveau. C'est pourquoi elle s'est engagée dans une démarche de progrès, qui permettra d'améliorer la rémunération de ses producteurs. Elle a joué le jeu dans le cadre du plan de filière et en s'engageant en faveur du bien-être animal, à la demande du Président de la République. Bien entendu, des clauses de rendez-vous sont prévues – je dois rencontrer ses représentants la semaine prochaine pour évoquer ce sujet.
Toutefois, cette profonde mutation doit se faire dans le cadre d'une démarche de création de valeur. Or, une interdiction ne permettrait pas d'améliorer la rémunération du producteur par la distribution et le consommateur. Il s'agit, ici, d'effectuer une transition qui soit plus « nature » et plus durable pour les éleveurs. J'ajoute que l'interdiction de la vente serait anti-communautaire car elle constituerait une entrave à la libre circulation. Je suis donc défavorable à ces amendements. Encore une fois, je souhaite que l'on fasse confiance à la filière et aux professionnels qui ont pris des engagements, sachant qu'il incombera au Gouvernement de veiller à ce que ceux-ci soient tenus, et ils le seront grâce aux comités nationaux de filières.