Nous sommes défavorables à toute nouvelle autorisation de l'épandage par voie aérienne tel qu'il existe aujourd'hui.
Dans la logique de réduction de l'usage des produits phytosanitaires qui est la nôtre, et qui vise aussi à protéger les salariés agricoles et les exploitants, nous souhaitons recourir à ce que les nouvelles technologies mettent à notre service, c'est-à-dire une agriculture de précision. Il s'agit de traiter les vignes à pente forte, supérieure à 30 %, là où il est difficile et dangereux pour les ouvriers de se rendre, et où l'on peut redouter des accidents par fort vent ou lorsqu'il pleut.
Je ne remets par ailleurs absolument pas en cause le sérieux des connaissances de Mme Batho.
Assez complexe, la réglementation actuelle permet les expérimentations, mais celles-ci sont très lourdes à mettre en oeuvre, or nous avons besoin de souplesse, nous avons besoin de pouvoir expérimenter. En cas d'urgence, d'un coup de gel ou d'une difficulté localisée sur une vigne, le viticulteur ne peut attendre trois semaines qu'un décret soit pris par trois ministères pour décider du traitement ; il a besoin de réagir dans les jours qui suivent.
Nous proposons donc une expérimentation, et certainement pas une généralisation à laquelle je suis d'ailleurs opposé, pour rechercher une réponse à la problématique des usagers et mettre en balance avantages et inconvénients. À cet égard, le drone peut être considéré comme un engin d'épandage porté, c'est-à-dire au plus près du produit.
Par ailleurs, nous savons que traiter, même de façon parcellaire et très précise, un pied de vigne avec un aéronef peut poser un problème pour les abeilles lorsqu'il est pratiqué en plein jour ; nous voulons aussi intégrer cette question dans le processus d'expérimentation. En revanche, le travail de nuit est compliqué et dangereux pour les producteurs, notamment dans des pentes à 30 % ou 40 %. Nous pourrions peut-être étendre l'expérimentation à des essais d'épandage nocturne en dotant les appareils de caméras infrarouges. Je rappelle que nous souhaitons mener cette expérimentation dans le cadre d'une agriculture raisonnée et biologique avec des produits de traitement destinés à ce type d'agriculture.
Au vu de l'expérience, il nous reviendra de décider si nous devons poursuivre dans cette voie ou abandonner parce que les résultats ne sont pas satisfaisants ou que le dispositif ne fonctionne pas. C'est la raison pour laquelle j'émets un avis favorable.