Je m'interroge moi aussi sur cette séparation, même si je n'y suis pas spécialement opposé. Je crains qu'elle n'accentue le mésusage des produits phytosanitaires : aujourd'hui, en effet, trois agriculteurs sur quatre ont confiance dans les coopératives. La séparation du conseil et de la vente les incitera à acheter les produits sur internet, comme le fait déjà un quart d'entre eux. Il en résultera des coûts supplémentaires pour les agriculteurs, qui n'en ont guère besoin en ce moment. Mieux vaudrait définir ce qui constitue un bon conseil. Le groupe Aubois Soufflet, par exemple, possède plus de cent parcelles sur lesquelles travaillent cinquante-cinq chercheurs. Leur but n'est pas de vendre des produits, mais des conseils. Le jour où le conseil sera séparé de la vente, ces chercheurs ne seront plus sollicités, et ce sont Bayer ou Monsanto qui fourniront alors les conseils à leur place. Je suis donc plutôt défavorable à cette mesure de séparation.