Je déplore ce type de propositions. Pendant la campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron avait semblé donner l'impression de vouloir bousculer les codes et bâtir son action sur le postulat de la confiance – en l'occurrence, la confiance envers les agriculteurs, leurs compétences, leur volonté et leur capacité de bien faire, mais aussi envers les agents technico-commerciaux qui parcourent les territoires et qui, mieux que quiconque, connaissent les agriculteurs ainsi que la nature des sols et celle des cultures auxquelles seront appliqués les différents traitements.
Avec cette mesure de séparation, chers collègues de la majorité, les grands groupes pourront se doter d'un service commercial et d'un service de conseil mais les distributeurs de proximité qui vendent des engrais, des produits du sol et des produits phytopharmaceutiques mourront, car ils n'auront pas les moyens de faire face. Le ministre prendra le décret sur les conseils de son administration : nous serons alors bien éloignés des réalités que je connais en Ille-et-Vilaine ou que Guillaume Garot connaît en Mayenne. Je le regrette, car on fait ainsi mourir à petit feu nos entreprises de proximité. On tue l'emploi local sous prétexte d'intellectualiser la situation ; le ministre, qui vient du département de la Manche, sait parfaitement de quoi je parle.