Permettez-moi plusieurs remarques qui anticiperont peut-être la défense d'amendements issus des auditions que j'ai menées en tant que rapporteure pour avis de la commission du développement durable, y compris la consultation d'agriculteurs d'Ille-et-Vilaine, où je suis élue, et du long échange que j'ai eu avec la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles.
Certes, la séparation du conseil et de la vente ne résoudra pas tous les problèmes : les grandes firmes feront preuve de résilience. Il n'en demeure pas moins que le conflit d'intérêts est réel. Nous défendrons la mise en oeuvre de l'engagement de campagne pris par le Président de la République, même si plusieurs questions se posent. Imaginons par analogie un vendeur de fenêtres, par exemple, qui serait également chargé du diagnostic de performance énergétique : à l'évidence, cette situation serait problématique.
Il faut donc séparer la vente et le conseil afin de faire émerger l'activité de conseil stratégique – nous défendrons un amendement en ce sens. Cela n'empêchera pas l'agent technico-commercial d'accompagner, comme il le fait déjà, la vente d'un produit et de conseiller l'agriculteur sur sa prescription et son utilisation, mais le conseil stratégique peut être le fait d'une profession indépendante.