Je ne l'oublie pas, mais je pense que le budget participatif par habitant doit y être un peu plus faible.
Le budget participatif est de moins en moins marqué politiquement. À la fin des années quatre-vingt-dix, quelques budgets participatifs sont apparus en France, d'abord dans des villes de la banlieue rouge, à la suite du modèle de Porto Alegre, qui visait à « démocratiser la démocratie ».
Aujourd'hui, le budget participatif est mis en oeuvre en priorité par des villes administrées par des équipes issues des formations de gauche, du Parti communiste français, du Parti socialiste en passant par Europe Écologie Les Verts, par exemple à Grenoble, et, en 2017, 65 % des villes dotées d'un budget participatif se classaient plutôt à gauche. Cependant, nous notons une proportion grandissante de villes administrées par des élus de centre droit, issus, par exemple, de l'Union des démocrates et indépendants – citons les cas d'Arras ou de Mulhouse.
La participation est en progression constante : les communes qui ont commencé tôt, vers 2014, connaissent à un taux de participation situé entre 5 et 7 % ; une ville comme Morangis a même atteint les 10 %. Il faut savoir qu'à San Antonio, au Chili, où le budget participatif existe depuis 2006, la participation dépasse le quart de la population, qui compte 100 000 habitants. Avec le temps, l'expérience des services et la connaissance des habitants, les participants sont de plus en plus nombreux.
Le développement des budgets participatifs ne faiblit pas. Leur nombre a doublé entre 2016 et 2017 et devrait connaître la même croissance en 2018, pour atteindre la centaine de communes.
D'autres collectivités expérimentent le budget participatif, comme le département du Gers ou la région Occitanie. De son côté, le ministère de la transition écologique et solidaire a lancé un budget participatif, « Mon projet pour la planète ». Avec votre projet au niveau national, on peut imaginer que le mouvement se poursuive.
Contrairement à ce que l'on a pu entendre, le budget participatif n'est pas une « révolution ». En visant à redonner du pouvoir aux citoyens, il constitue un pas en avant vers davantage de démocratie ; c'est un nouveau contrat entre le politique et le citoyen, complémentaire des élections traditionnelles.