Pour ce qui est de votre question portant sur une éventuelle défaillance du dispositif, j'ai envie de vous dire que le système d'alerte est fonctionnel et performant, et qu'il a d'ailleurs fait la preuve de son efficacité, même s'il est sans doute possible de l'améliorer. Sur ce point, c'est une discussion bénéfice-coût qui doit s'engager : peut-on sans cesse augmenter les coûts afin d'obtenir des bénéfices supplémentaires ? La réponse à cette question constitue une décision d'ordre politique.
En matière de sécurité alimentaire, nous devons chercher à réduire au maximum les risques – même si le risque zéro n'existe pas – et nous poser exactement la même question que celle concernant le dispositif d'alerte, à savoir : quelles sont les mesures – de protection, de contrôle, d'analyses biologiques, d'inspection des établissements alimentaires – à mettre en place pour obtenir une réduction du risque, et pour quel coût ? Nous devons également nous demander s'il faut prioriser certaines usines ou certaines industries – en l'occurrence, on sait que les productions alimentaires destinées aux très jeunes enfants sont particulièrement sensibles.
Je considère pour ma part qu'en termes de population humaine, le système français est très performant par rapport à tout ce que l'on peut voir à l'étranger – peut-être les auditions auxquelles vous procédez vous permettront-elles de déterminer si une augmentation du niveau de sécurité sanitaire est justifiée.