Votre première question soulève un point essentiel dont nous n'avons pas eu le temps de parler. En effet, 86 pays sont concernés. Le problème se pose donc pour l'Europe, mais aussi pour beaucoup d'autres pays, y compris africains. La question reste entière de savoir ce qui s'est passé dans ces pays où aucun cas n'a été recensé. Des efforts de détection ont-ils été faits? L'information est-elle bien passée auprès de tous les consommateurs ? La question se pose pour un certain nombre de pays.
Lactalis a-t-il détruit tous les produits incriminés, y compris ceux qui avaient peut-être déjà été envoyés à l'étranger ? Comment s'y est-on pris ? Les développements de cette crise à l'étranger restent une zone d'ombre totale. Les alertes, on le sait, sont passées par le RASFF (Rapid Alert System for Food and Feed), le système d'alerte européen. Malgré quelques moments de flottement – notamment lorsque M. Besnier a déclaré, dans un entretien au Journal du dimanche en janvier, que 83 pays étaient concernés alors qu'il n'y en avait que 66 sur la liste de l'alerte européenne du RASFF –, il a bien fonctionné, et l'on sait que l'alerte est passée. Mais on ne sait rien de ce qui a été mis en oeuvre à sa suite, et le nombre des cas recensés pose vraiment question.
Quant à la collaboration des associations de consommateurs, elle se passe très bien, merci Monsieur le président. Nous sommes en contact régulier avec l'association des victimes et son président Quentin Guillemain, et en contact très régulier entre nous. Nous coordonnons également nos efforts avec d'autres associations, sur d'autres thèmes, comme celui de l'environnement, et beaucoup d'autres. Cette coordination s'opère notamment autour de la plateforme des ONG, qui en réunit plus de cinquante dans le cadre des états généraux de l'alimentation. Nous nous concertons et, dans l'intérêt général, nous nous efforçons de faire avancer les choses dans le même sens.