Nous avons, bien sûr, compilé nombre de documents et nous pouvons vous fournir de brèves synthèses.
À propos de financement, il y a les secteurs dans lesquels la communauté médicale reconnaît vraiment les ergothérapeutes comme l'autisme, la dyspraxie, la santé mentale, les pathologies chroniques ou la maladie de Parkinson. Dans certains cas, des plans nationaux ont été mis en place, celui pour l'autisme, devenu stratégie nationale, le plan « Alzheimer » qui a permis de financer des services – ainsi des ergothérapeutes font partie des équipes spécialisées en Alzheimer qui interviennent au lieu de vie de la personne. Il y a donc eu de réelles avancées. Ce que nous défendons, c'est la possibilité d'exercer en libéral, mais aussi l'accès de la population à l'ergothérapie, quelles que soient les modalités.
Les mutuelles prennent très peu d'initiatives ; elles se soucient un peu des enfants dyspraxiques, mais même dans ce cas le principal financement vient des MDPH. Pour les autres pathologies, la difficulté subsiste. Certaines caisses de retraite complémentaire assurent des financements, par exemple l'AGIRC-ARRCO finance des prestations d'ergothérapie non pas comme soins de réadaptation mais à titre préventif pour l'amélioration de l'environnement domestique, afin de prévenir les chutes par exemple. De nombreuses études montrent que cela a des effets bénéfiques et fait faire des économies.
Il y a donc des financements pour les enfants et un peu pour les personnes âgées. Pour l'adulte qui a mal au dos ou une sclérose en plaques, il n'y en a pas. Nos collègues libéraux travaillent donc, pour 90 % de leur temps, avec les enfants dyspraxiques, et pour 10 % à aménager l'habitat de personnes âgées. Beaucoup hésitent donc à s'installer, car l'activité est peu viable économiquement. On pourrait multiplier par dix le nombre de cabinets s'il existait un remboursement des soins. Et ce serait très utile pour les personnes qui ont subi un accident cardio-vasculaire (AVC) ou un traumatisme crânien. En phase aiguë, à l'hôpital, ils reçoivent des soins. Une fois rentrés chez eux, ils voient un kiné, peut-être un orthophoniste, mais ce n'est que s'ils vont une fois par an par exemple à l'hôpital qu'ils bénéficient de conseils de prévention et d'une évaluation d'un ergothérapeute. La situation est très différente en Amérique du Nord où ces personnes rencontrent régulièrement des ergothérapeutes, plus fréquemment même que des kinésithérapeutes.