Je suis née dans la Creuse et ma vocation en télémédecine et en télésanté est venue du fait que nous étions isolés. Nous étions loin de tout. Hier, j'ai appelé la cadre de santé de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de Chambon-sur-Voueize, où je suis née, pour lui demander où elle en était avec la télémédecine. Elle m'a répondu que l'installation d'un chariot avait permis d'économiser, pour son établissement de 82 lits, au moins une vingtaine de grosses hospitalisations en dermatologie, en cardiologie et en angiologie, soit l'équivalent de 100 000 euros. Je crois que c'est cela, la réponse. Outre le gain économique, extraordinaire, la HS2 permet aux personnes de rester chez elles le plus longtemps possible, dans les meilleures conditions possible. Sachez qu'en télé-prévention, un investissement de dix mille euros pour équiper un logement en adéquation avec la perte d'autonomie permet aux personnes de rester cinq ans de plus chez elles en moyenne. Là encore, le gain économique est réel, doublé d'un gain lié à la proximité.
Le problème n'est plus la technologie mais celui de la ressource humaine. Il s'agit aussi de problèmes d'ingénierie globale : transport, territoire, énergie. C'est un tout. C'est la raison pour laquelle nous appelons un grand chantier d'ingénierie globale. Vingt-sept ministères sont concernés.