Chacun a besoin de considération. Comment quelqu'un qui exerce tous les jours dans son établissement de santé peut-il avoir le sentiment d'être considéré si celui qui passe par là est payé bien davantage qu'il ne l'est ? Aussi, oui, nous sommes favorables au plafonnement de la rémunération des médecins intérimaires.
S'agissant des gardes, il faut distinguer deux sujets. Lorsque j'ai dit tout à l'heure que nous devions prendre nos responsabilités, cela signifiait la prise en charge attendue d'un service d'urgence ; si je l'ai souligné, c'est qu'en certains lieux il peut en aller autrement. L'autre sujet, médical, est celui de la régulation, excellemment faite par le service d'aide médicale d'urgence (SAMU). Face à un polytraumatisme, le médecin peut avoir une suspicion de fracture hépatique. Si le malade est amené dans un centre, public ou privé, qui n'est pas compétent pour faire une hépatectomie partielle, son sort est réglé : il est mort. En cas de fracture du rachis, la régulation doit adresser le patient en neurochirurgie ; ce n'est pas par hasard que, dans des villes comme Paris, on a inventé les grandes gares de neurochirurgie. Il ne faut pas confondre les deux sujets, et mettre en exergue des cas particuliers quand il s'agit de sujets médicaux.