Madame la ministre, vous avez décidé d'intégrer au projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de nombreux éléments qui constituent autant de régressions. Parmi celles qui se cachent dans le texte, citons le retrait des partenaires sociaux de la formation professionnelle, de nouvelles dérogations favorisant le travail détaché, l'organisation du pantouflage des fonctionnaires…
Durant sa campagne électorale, le candidat Macron s'est engagé à ce que les démissionnaires bénéficient de l'assurance chômage, mais un nouveau renoncement se profile – on ne les compte plus désormais. En effet, cette indemnisation sera tellement conditionnée que le champ d'application de la mesure se réduira à quelques milliers, voire quelques dizaines de milliers de personnes.
En revanche, vous poursuivez l'oeuvre entreprise avec vos ordonnances en supprimant encore des protections prévues par le code du travail. Cette fois, vous comptez vous attaquer aux droits des apprentis. Vous prévoyez notamment de nouvelles dérogations pour augmenter le nombre d'heures travaillées par jour ou pour faciliter les ruptures de contrat par les employeurs. Il y avait pourtant mieux à faire pour nos apprentis, en particulier augmenter leur rémunération, car, aujourd'hui, l'apprentissage est surtout un réservoir de main-d'oeuvre pas chère – raison pour laquelle nous ne sommes pas favorables à son développement. Nous proposions plutôt, durant la campagne présidentielle, celui des filières professionnelles, avec la création de lycées professionnels spécialisés dans des domaines liés à leurs zones d'implantation – je pense aux lycées des métiers de la mer, par exemple à La Réunion.
Madame la ministre, n'avez-vous pas encore une fois manqué l'occasion d'améliorer concrètement la vie des travailleurs et de les protéger ?