– C'est, pour ma part, la cinquième fois, et non la onzième, que j'interviens pour vous donner notre vision de l'état de la sûreté et de la radioprotection en France. Le dernier exercice avait donné lieu à une audition plus tardive dans l'année, liée au renouvellement de la composition de l'Office.
Avant de vous éclairer sur le bilan de l'année 2017, je souhaiterais rappeler le rôle particulier de l'ASN. Le président Longuet a mentionné notre statut d'autorité indépendante et mis en avant la nécessité de cette indépendance. Nous sommes parfois en butte à des critiques émanant des exploitants nucléaires ou d'associations de protection de l'environnement. Si elles sont compréhensibles, notre fonction essentielle est d'exercer une magistrature technique sur la sûreté nucléaire et la radioprotection, avec pour seul but de protéger les personnes et l'environnement. C'est sur cela que nous serons jugés.
La notion d'indépendance est complexe. L'ASN a été conçue par la loi comme indépendante de tous ceux qui défendent une vision de la politique énergétique, que ce soit le Gouvernement, les industriels ou les associations de protection de l'environnement. Chacun peut nous faire part de ses intérêts ; nous n'en portons qu'un seul : la protection des personnes et de l'environnement.
Pour éclairer les décisions parfois très complexes que nous devons prendre, nous explorons en profondeur les sujets grâce à l'appui technique de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Aucune décision n'est prise de manière isolée ;, elles sont toutes le fruit d'une maturation technique, d'autant plus sérieuse que la question est importante. Ce travail collectif justifie la présence, à mes côtés, du directeur général de l'ASN et des cinq commissaires, dont je suis, membres de notre collège.
En 2017, nous avons refondé notre politique de contrôle en revoyant les modalités d'exercice de nos missions et en améliorant notre fonctionnement. Je vous propose de demander au directeur général de vous en présenter les grandes lignes.