– Ma question s'inscrit dans le prolongement des interrogations de Gérard Longuet. L'interdiction du cumul des mandats procure l'avantage de dégager quelque temps pour la lecture… J'ai ainsi récemment pris connaissance d'un ouvrage édifiant, qui m'avait été offert par son auteur, François Lévêque, un professeur d'économie. J'y ai appris que le drame de Fukushima pouvait être imputé à des négligences humaines : une centrale identique, proche d'une cinquantaine de kilomètres, n'a pas connu pareille catastrophe. Son directeur, rigoureux, avait appliqué à la lettre, voire avait précédé, les recommandations de l'autorité de sûreté nucléaire japonaise. Celle-ci n'est pas non plus exempte de critiques : ses directeurs finissaient souvent leur carrière dans l'industrie…
L'ASN est une autorité indépendante et cette qualité est indispensable ! Estimez-vous que la loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, dont j'étais co-rapporteur, a été trop promptement débattue par le Parlement ? Ses dispositions relatives à l'indépendance de l'ASN sont-elles suffisantes ? Avez-vous des propositions pour améliorer la réglementation en la matière ? Cet impératif est essentiel pour la sûreté nucléaire : l'ASN doit être insoupçonnable pour faire appliquer ses recommandations et injonctions. Si la filière nucléaire veut survivre, la sûreté doit être absolue !