Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.
Unilatérale, incompréhensible, irresponsable, contredisant les engagements des États, relevant du diktat, la décision du président Trump de sortir les États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien agit comme une traînée de poudre sur les délicats équilibres aux Proche et Moyen-Orient.
La semaine passée, aux frappes sur le plateau du Golan répondaient des tirs de missiles sur des positions iraniennes en Syrie. Hier, l'anniversaire des 70 ans de l'État d'Israël et l'installation de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem s'accompagnaient de tirs meurtriers sur Gaza, provoquant 59 morts et plus de 2 400 blessés. Dans toute la zone, le vocabulaire et les actes guerriers reprennent place. Cet usage disproportionné de la force est condamné par la communauté internationale.
Nous devrions pourtant nous souvenir des conditions d'émergence de Daech, sur les ruines de l'État irakien. Les conséquences désastreuses nous touchent avec force aujourd'hui. Elles ont coûté une vie de plus à Paris, samedi soir, une vie de trop. C'est à juste titre que le président Emmanuel Macron et les principaux leaders européens appellent aujourd'hui à la désescalade.
Face au risque d'enlisement, seul le dialogue peut faire avancer les choses. L'Union européenne et, singulièrement, la France ont effectivement un rôle historique et capital à jouer. L'heure est venue de prendre nos responsabilités : nos responsabilités quant à la place que pourra occuper l'Union européenne dans cette bataille diplomatique ; nos responsabilités pour que celle-ci affiche son unité face aux dissensions de certains de ses membres ; nos responsabilités pour contester, devant l'OMC – Organisation mondiale du commerce – , l'extraterritorialité des décisions américaines.