Nous souhaitons tous sur ces bancs que les mineurs soient protégés, pas seulement quelques-uns, mais tous. Or, en France, certains d'entre eux sont oubliés : ceux qui alimentent un réseau de prostitution dont on peine à connaître les limites. Il est difficile d'évaluer ce ce fléau mais la plupart de ceux qui se sont saisis de la question estiment qu'entre 8 000 et 10 000 mineurs sont livrés à des prédateurs sexuels.
La prostitution a changé de visage, je le répète. Il ne s'agit plus seulement d'enfants dont des adultes abusent via des réseaux de prostitution classiques – si on peut oser les appeler ainsi. La prostitution que connaît notre société aujourd'hui touche tous les milieux sociaux, sans exception. Pour dénoncer ce drame encore tabou, un reportage avait été diffusé en avril dernier sur France 5. On y voyait des femmes enfants qui vendaient leur jeunesse au rythme parfois de cinq à dix passes par jour. Certaines d'entre elles disaient qu'elles ne se rendaient pas compte.
Il ne faut pas croire que cela se passe uniquement dans les quartiers malfamés. Parfois, c'est dans des établissements scolaires ayant pignon sur rue que des mineurs se prostituent contre un repas au McDonald's ou pratiquent des fellations contre 20 ou 30 euros.
Comment en est-on arrivé là ? Comment des parents découvrent-ils l'inimaginable sur leurs enfants ? Sans être un ayatollah de la pudeur, on ne peut que constater que notre société est hypersexualisée et banalise le sexe – c'est peut-être une explication.
Quoi qu'il en soit, il nous faut réagir pour protéger les adolescents et les enfants contre les prédateurs sexuels, mais également contre eux-mêmes parfois. C'est urgent.
Je propose donc d'être intraitable à, l'égard de la prostitution des mineurs. Il faut considérer qu'un majeur qui paie un mineur de quinze ans ou moins pour des actes sexuels l'a violé. Pas de demi-mesure ! La sanction doit être claire : vingt ans d'emprisonnement et 200 000 euros d'amende, comme pour le viol. Il me semble que c'est un minimum.