Je ne suis pas totalement convaincue par l'opportunité de multiplier les lieux où l'on pourra déposer plainte. L'essentiel me semble de faire passer au grand public le message que les victimes recevront un accueil de qualité. Encore faut-il que la formation des personnels soit réellement assurée. Le personnel d'accompagnement dont il a été question a-t-il été formé à la spécificité du recueil de telles plaintes ?
D'autant que les cas sont divers. Les situations de handicap qui ont été évoquées doivent être prises en considération. Je signale aussi un autre cas, dont nous n'avons pas parlé : celui des prostituées victimes de viol, qui sont souvent mal reçues dans les commissariats. On semble estimer que pour une femme qui se prostitue, il ne peut pas y avoir de viol ! Il faut bannir cette idée infernale des mentalités.
Enfin, je rejoins Mme la secrétaire d'État sur l'importance de prendre en compte le ressenti des victimes. Il faut dire aussi, et cela n'a pas encore été le cas dans cette enceinte, qu'il est possible de survivre et de se reconstruire après un viol, mais que ce n'est pas parce qu'on arrive à s'en sortir que le viol n'est pas grave ! Beaucoup de femmes s'enferment elles-mêmes après les faits, craignant, en s'autorisant à vivre, d'en nier la gravité. Nous devons leur envoyer un message depuis notre hémicycle.
En somme, au cours de la campagne de sensibilisation, il faudra aborder bien des thèmes et contester bien des clichés.