Après vous avoir donné de manière détaillée l'avis du Gouvernement, permettez-moi de vous faire part de mon sentiment personnel sur cette question. Ces amendements illustrent l'écart entre l'intention louable et l'efficacité pratique. J'ai accompagné, comme, sans doute, plusieurs d'entre vous, des centaines de femmes dans des commissariats. Lorsqu'on veut qu'une femme victime de violences sexuelles se déplace pour déposer plainte, on se heurte à deux difficultés : d'une part, la faire aller jusqu'au commissariat et l'y faire entrer ; d'autre part, faire en sorte qu'elle n'en ressorte pas trop tôt.
En effet, trop souvent – les associations, et tous les députés qui ont accompagné des victimes le disent – des femmes qui sont entrées dans le commissariat ont tendance à repartir.