Intervention de Philippe Vigier

Réunion du mercredi 25 avril 2018 à 14h00
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier, rapporteur :

Je vous remercie de votre présence et de vos propos totalement cohérents les uns avec les autres.

Vous avez choisi la médecine, un métier formidable, puisque, par définition, vous allez soigner les gens. Il appartient aux pouvoirs publics et aux futurs professionnels de définir les bons dispositifs pour que nous puissions offrir un accès aux soins à tous et partout.

J'aimerais que nous dégagions quelques points de consensus. Vous avez tous dit qu'il conviendrait d'augmenter le nombre de médecins. Vos aînés, eux, disent le contraire, mais nous sommes plutôt d'accord avec vous : il faut plus de médecins, ne serait-ce que parce que la population a augmenté depuis trente ans et que nous sommes 15 millions de plus, sans même parler de l'évolution des pratiques. Nous ne pouvons que comprendre votre souhait d'exercer la médecine de façon différente de vos aînés.

S'agissant du numerus clausus, j'ai bien compris que vous étiez favorables à l'ouverture des vannes, à condition que les facultés aient la capacité d'accueillir les nouveaux étudiants. C'est un point sur lequel nous ne pouvons qu'être d'accord.

Ensuite, j'ai pu lire dans les documents que vous nous avez communiqués que vous étiez favorables à la suppression des ECN, une sélection qui intervient à la fin de la sixième année et à laquelle tous les étudiants sont suspendus avant de commencer à construire un projet de vie. Revenir à l'internat tel que nous le connaissions à une époque et instaurer un diplôme d'études spécialisées (DES), est-ce une piste pour vous ? Par ailleurs, si les ECN sont supprimées, comment réguler les spécialités médicales ?

J'ai bien aimé la notion d'« hospitalo-centrisme » et la volonté de sortir les étudiants des murs de la faculté. Nous en avons parlé au président de la Conférence des doyens des facultés de médecine, qui était plutôt favorable à cette idée. Avec l'idée complémentaire de ne pas envoyer les étudiants en ville au début de l'internat afin qu'ils n'oublient pas, en fin d'études, ce qu'est la médecine générale ou une spécialité pratiquée en ville.

Je suis très intéressé par votre proposition d'évaluer les besoins, région par région. Que pensez-vous de la proposition visant à régionaliser la répartition ? Avec, éventuellement, une possibilité de bouger dans plusieurs régions de France, selon les choix et les désirs de chacun ?

S'agissant des stages, sans doute serons-nous d'accord avec l'idée selon laquelle, sur 36 mois de stage, la moitié devrait être effectuée en dehors des murs du CHU : en MSP, CTPS, dans les centres hospitaliers, les cliniques privées. Le président de la Conférence des doyens nous a indiqué que certains stages effectués dans le privé allaient devenir qualifiants.

En ce qui concerne le dossier médical partagé (DMP), nous avons reçu ce matin les représentants de SOS Médecins, qui, eux non plus, n'ont pas accès au DMP, alors que celui-ci était censé être la pierre angulaire de la réforme qu'il conviendrait de réaliser.

Enfin, l'idée d'établir une maison médicale de garde (MMG) dans une structure hospitalière, de manière à bénéficier du réseau – je sais, madame Fortané, que vous êtes attachée à cette notion de médecine en réseau –, est-ce là aussi une piste qui vous satisferait ?

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