Je suis entièrement d'accord avec vous : si nous voulons augmenter le numerus clausus, il faudra s'en donner les moyens, et notamment augmenter la capacité des amphithéâtres. Vous l'avez dit, vous avez la chance, en ED, d'avoir des assistants qui vous accompagnent, ce qui est indispensable pour les relations humaines ; il n'est donc pas question de tout dématérialiser. Les réseaux sociaux, c'est bien, mais ils sont parfois antisociaux.
S'agissant des simulateurs, j'entends votre cri d'alarme. Nous en avons débattu au cours d'une audition précédente et j'avais cité l'exemple de l'aéronautique qui dispose de simulateurs extrêmement performants dans toutes les écoles.
Vous avez parlé tout à l'heure d'une pratique mixte public-privé. Une pratique intéressante qui est déjà en place dans les écoles de commerce, où des chefs d'entreprise viennent donner des cours dans les écoles. Que des médecins libéraux aillent donner des cours à la faculté est une proposition intéressante. Il convient effectivement de casser la forteresse des CHU.
Par ailleurs, avez-vous réfléchi à la question de la rémunération ? Un spécialiste libéral qui travaille cinq jours sur sept ne sacrifiera peut-être pas une journée à l'hôpital pour toucher cinq fois moins que dans son cabinet. Il faut parler franchement de ces choses. J'ai bien entendu l'exemple de Millau, mais quand on connaît le niveau de la rémunération hospitalière, on peut être inquiet ; une pratique mixte ne tirera peut-être pas vers le haut le montant de la rémunération à laquelle vous pouvez prétendre. Et je dis cela pour vous soutenir, car aucun de vous n'a abordé le sujet de l'attractivité financière. Est-ce sciemment ? Avez-vous des revendications particulières sur cette question ?
Concernant le CESP, que pensez-vous de la proposition suivante : rémunérer dès leur deuxième année les étudiants en médecine, et ce durant toute la durée de leurs études, dans la spécialité de leur choix et dans le territoire où ils sont formés, contre quelques années d'exercice dans le service public – comme certaines professions, dont celles des infirmières.