Intervention de Jacques Maire

Réunion du mardi 13 février 2018 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

Je vous remercie énormément pour la clarté de vos propos. Vous mettez vraiment le doigt sur les conditions d'une compréhension partagée de ce que sont les origines du drame et les conditions pour s'en sortir. Je crois que la fermeté, la netteté de ce que vous dîtes est très importante à considérer.

Concernant l'EUTM, une des raisons du manque d'impact est qu'effectivement les soldats qui ne sont pas payés ne restent pas soldats extrêmement longtemps. Ils partent, se démobilisent. Cette formation est alors faite à des gens qui parfois rejoignent les groupes armés terroristes parce qu'ils ont eu une bonne formation mais ne sont pas payés. On a ce problème en permanence.

Je saisis l'occasion de cette intervention pour dire un mot sur la conférence interparlementaire Sahel et vous demander votre avis sur ses conditions de mise en oeuvre au niveau malien.

Nous avons un momentum sur la mobilisation des bailleurs de fonds sur le Sahel qui est absolument énorme, considérable. Pour le financement de la force G5 Sahel, on vient d'annoncer 50 millions de plus de l'Union européenne s'ajoutant aux 100 millions de l'Arabie Saoudite. On vient aussi d'annoncer des financements japonais très importants. Les américains conditionnent 60 millions mais versent déjà 15 millions. Il y a vraiment réunies toutes les conditions d'une mise sous tension du système.

Et vous l'avez dit, la corruption est généralisée, la malgouvernance une donnée de la zone même si de ce point de vue, le Mali est paroxysmique. Pour que les parlementaires soient utiles dans ce débat, il faudrait faire en sorte d'avoir une meilleure appropriation des financements par les élus qui représentent la diversité de la population. Nous allons préparer cela avec les groupes d'amitié qui représentent les pays du Sahel. Nous avons eu l'occasion d'évoquer le sujet avec la présidente Marielle de Sarnez, avec M. François de Rugy, l'Elysée, le Président de la République, le Ministère des Affaires étrangères.

Nous envisageons l'organisation durant l'année 2018 d'une réunion interparlementaire sur l'invitation de François de Rugy dont les chevilles ouvrières seront les groupes d'amitié des pays du Sahel, pour émettre des recommandations très claires et très nettes à la fois sur la gouvernance, la transition politique, et l'effet attendu des politiques de développement.

Ces recommandations des parlementaires sahéliens et des bailleurs de fonds seraient adressées à l'exécutif. C'est l'idée de mettre sous tension le système par la mobilisation de nos homologues parlementaires. Le dispositif est en préparation, il mettra du temps à mûrir.

Vous avez rencontré nos homologues parlementaires, pouvez-vous nous en dire deux mots ? J'ai rencontré le président du Parlement du Tchad il y a quelques jours qui nous disait que ce genre de choses est possible à condition d'avoir une autorisation de la part du gouvernement tchadien.

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